Prologue au voyage

Jusqu'à la fin du XIXe siècle (qui a vu naître ce qu’on a appelé le tourisme), les voyageurs revenaient malades (ou ne revenaient pas) de leurs lointaines expéditions. À la fin du XXe siècle est née la médecine des voyages. C’est une médecine d’information, donc de prévention, qui va instruire le voyageur, a priori (mais pas toujours) en bonne santé, du caractère rare, possible ou fréquent des risques pour sa santé, en fonction de sa destination, de son itinéraire, mais aussi en fonction de la saison, de la durée et de la difficulté du voyage.

Nous sommes au XXIe siècle et, facile ou difficile, l’immense majorité des voyages se passe bien. Notre but est qu’ils se passent mieux encore.

L’évolution de la société (civilisation de loisirs, allongement de la durée de vie et surtout de la durée de retraite active, baisse du prix des transports aériens, omniprésence des informations touristiques sur les medias écrits, audio-visuels et informatiques, amélioration des structures d’accueil dans des pays où elles étaient ou médiocres ou élitistes) entraîne une augmentation régulière du nombre des voyageurs (environ 8 millions de Français voyagent chaque année à l’étranger).

Les jeunes voyagent de plus en plus tôt, les seniors de plus en plus tard. Vous serez donc de plus en plus nombreux, confrontés à des risques sanitaires différents de ceux de votre propre pays.

Seront concernés ici des voyages, essentiellement touristiques, éventuellement professionnels s’effectuant dans le sens “nord-sud”, pris dans son sens économique.

Nous n’aborderons pas les problèmes rencontrés lors des déplacements “sud-nord”, préoccupants mais fondamentalement différents.

Quant aux risques que vous pourriez rencontrer au cours de voyages entre pays du ”Nord”, nous n’en parlerons pas, même s’il est évident qu’ils peuvent être les mêmes que lors de voyages plus "exotiques" : les risques de la plongée sous-marine sont les mêmes sur la Côte d’Azur qu'à Madagascar, ceux de la haute montagne que vous tentiez l’ascension du Mont-blanc ou celle du Kilimandjaro. Un facteur capital doit être de plus en plus fréquemment pris en compte dans le choix d’une destination : c’est le contexte géopolitique local. Le ministère des Affaires étrangères tient à jour, sur son site Internet (www.france.diplomatie.gouv.fr), la liste des pays (ou des régions) où les situations politique, mais aussi climatique (tremblement de terre, inondations..) ou sanitaire (épidémies) pourraient, au maximum, contre-indiquer un voyage, à court ou moyen terme et, dans tous les cas informer sur la réalité d’un risque.

Montesquieu a écrit qu’en voyageant, on “sort du cercle des préjugés de son pays”. Il ne faudrait pas, par crainte ou par méconnaissance s’enfermer dans le cercle d’autres préjugés en imaginant le risque, plus, ou au contraire, moins important qu'il n'est.

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