Terre, une invitation au voyage

Népal, l'envie de repartir

Anne
Népal, l'envie de repartir

Le 17 avril dernier je suis partie en trek de formation, au Népal. La première semaine a été l’occasion de rencontrer un peuple souriant et accueillant, de m’émerveiller jour après jour, devant la beauté des paysages. C’est très émue que j’ai passé mon premier col à 4600, Gosainkund.

Et le 25 avril à 11h56, la terre a tremblé, et la vie du Népal a basculé. Je pense qu'il n'y a pas de mots pour définir ce sentiment d'impuissance que l'on ressent face à un séisme. Par chance, nous avons pu tous sortir sains et saufs d'où nous étions, ainsi que tous les Népalais du petit village. Nous avons également appris rapidement que notre équipe de porteurs allait bien. Quel soulagement, mais quel choc et quelle tristesse. Quelle tristesse de voir ces maisons effondrées comme des châteaux de cartes et d'imaginer la suite pour les Népalais.

Vallée du Langtang et Gosaikund - Népal

Même si nous avons eu très peur et que nous étions sous le choc, nous, nous savions que nous allions rentrer chez nous, retrouver tous nos proches et nos maisons entières. Alors qu'eux allaient rester ici, à ressentir les centaines de répliques, sources d'angoisse et de douloureux souvenirs à chaque fois. Les jours d'après, nous avons modifié notre itinéraire pour rejoindre une route qui nous ramènerait à Katmandou. Pendant 4 jours, nous avons donc marché, traversé des villages dévastés et dormi sous des bâches. Et pourtant, notre équipe sur place a été incroyable, elle a été aux petits soins avec nous, nous avons toujours mangé chaud et à notre faim et avons toujours eu un endroit où dormir. Et malgré tous leurs soucis, le manque de contact avec leurs proches forcément touchés par ce drame, ils restaient souriants, positifs et professionnels.

Dolpo - Nepal

Je tiens encore une fois à remercier de tout cœur Norbu, notre partenaire local, qui a tout géré d'une main de maître depuis Katmandou pour s'assurer de notre confort et nous faire rapatrier au plus vite. Merci à Lakpha, notre guide, qui a su garder un courage, une force et un professionnalisme pour nous guider jusqu'à bon port, le tout, toujours souriant et à notre écoute. Et merci aux assistants guides et aux Sherpas également, qui prenaient tant soin de nous alors que cela aurait dû être le contraire.

Village de Naar au coeur de l'Himalaya - Népal

Après ces 4 jours, nous avons donc été rapatriés à Katmandou puis en France. Retour à notre réalité où, même si nous avions vécu la même chose que les Népalais, les conséquences n'étaient pas les mêmes. Cela a été très dur de partir, et retrouver notre vie normale quand on sait que des milliers de vies ont été dévastées. J'ai retrouvé mon appartement et mes proches, tandis que les Népalais que j'ai côtoyés pleurent leurs morts, ont perdu leurs biens et s'apprêtent à affronter la mousson.

Haut Dolpo - Népal

Mais néanmoins, comme j'ai pu le constater, et comme nous en tiennent informés nos partenaires, tout le Népal n'a pas été touché. Et même si les médias ne montrent que des images de désolation, des « images choc » il y a encore beaucoup d'endroits où l'on peut randonner parmi ces magnifiques paysages. Il ne faut pas que cet horrible séisme soit une double ou triple peine pour les Népalais en les privant, en plus, de revenus liés au tourisme. Moi la première, je veux y retourner dès que possible. Comme dit notre partenaire, c'est maintenant qu'il faut venir visiter le Népal, c'est maintenant qu'il faut donner les moyens aux Népalais de soigner leurs blessures et de se relever de la catastrophe.

On ne peut absolument rien faire pour empêcher une catastrophe naturelle, mais il y a de nombreuses choses que l'on peut faire pour aider à reconstruire une vie ou un pays.

Manang - Tour du massif des Annapurnas - Népal

 

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