[Marathon des Sables] « Emmener nos 44 coureurs à l’arrivée »
Dans une semaine, Lionel, Lisa, Thomas et une trentaine d’autres participants de l’équipe Terres d’Aventure s’élanceront à l’assaut du Marathon des Sables.
Dans une semaine, Lionel, Lisa, Thomas et une trentaine d'autres participants de l'équipe Terres d'Aventure s'élanceront à l'assaut du Marathon des Sables. Sportifs aguerris ou aventuriers curieux, basés en province, à Paris ou à l'étranger, ils ont tous répondu à l'appel du désert. À quelques jours du départ, ils se confient sur leurs motivations.
- Pourquoi vous êtes-vous inscrits au Marathon des Sables ?
Thomas Callens : Le Marathon des Sables et Terres d'Aventure, c'est une longue histoire... À plusieurs reprises, des salariés et des dirigeants ont participé à cette épreuve mythique. En 2019, quand Lionel Habasque et Eric Balian [ndlr : Président-Directeur Général et Directeur Général] ont évoqué l'idée d'engager une grosse équipe pour cette édition, nous n'avons pas beaucoup hésité. Nous sommes avant tout des coureurs passionnés de trail et d'ultra-trail. Nous nous entraînons ensemble, nous participons à des courses, et en plus de l'énorme défi physique et mental que cela représente, nous souhaitions tous partager cette épreuve collective, car c'est un vrai moment de vie. Dans le monde de la course à pied, on dit qu'il y a un « avant » et un « après » Marathon des Sables. On verra donc cela au retour !
Lisa Spratling : Lorsque Lionel et Eric m'ont parlé pour la première fois de participer au Marathon des Sables, j'ai d'abord cru qu'ils plaisantaient ! Mais, à mesure que le projet prenait forme, je ne m'imaginais pas refuser. C'est une opportunité incroyable, de celles qui se présentent une fois dans une vie. D'une certaine manière, cela signifie aussi faire partie de l'histoire du groupe : nous formerons pas loin de 5% du peloton du Marathon des Sables. C'est une première, et un grand honneur pour moi de représenter la France avec Terres d'Aventure, et le Royaume-Uni avec KE Adventure.
Lionel Habasque : Apres deux premières participations, j'ai décidé de remettre cela, accompagné d'une équipe de 44 coureurs (la plus importante jamais constituée dans cette épreuve). Composée de champions reconnus, de salariés, d'amis ayant déjà participé et d'amis d'amis, ce sera un vrai challenge que de l'amener au complet jusqu'à l'arrivée !
- Quelle est selon vous la principale difficulté de cette course mythique ?
T.C. : Pour moi, la plus grosse inquiétude est la chaleur. J'ai l'habitude de courir de longues distances en montagne, mais je n'ai jamais couru avec des températures supérieures à 40°C. Il faudra savoir s'hydrater, s'alimenter et se protéger du soleil, souvent aux heures les plus chaudes de la journée. C'est une première pour moi, donc il y a une petite crainte... L'autosuffisance peut également représenter un véritable défi. Nous partirons avec tout le matériel nécessaire et obligatoire, ainsi qu'avec pas loin de 4 kg de nourriture lyophilisée et barres énergétiques qui seront notre seule source de ravitaillement pendant une semaine. En gros, un sac de 8 à 9 kg au départ et qui s'allègera au fur et à mesure de l'avancée des étapes.
L.S. : De mon côté, c'est surtout l'étape longue que je redoute. En complément de la chaleur et du climat, extrêmes, je m'inquiète aussi un peu de traverser le désert dans l'obscurité, en pleine nuit. Mais nous serons tous dans cette situation, cela nous soudera en tant qu'équipe !
L.H. : Au vu de mes deux précédentes expériences, je dirais la gestion des ampoules. C'est simple, à la fin de l'épreuve, j'en étais perclus. Mes pieds étaient recouverts de pansements. J'y ai même laissé des ongles de pied ! Un vrai défi à la douleur, mais finalement supportable. Et puis on l'oublie vite, la preuve j'y retourne alors qu'en toute logique je devrais subir les mêmes affres.
- Avez-vous suivi une préparation particulière ?
T.C. : Difficile d'envisager ce genre de course sans une préparation très spécifique. Comme indiqué, nous sommes plusieurs chez Terres d'Aventure à courir régulièrement entre 3 et 4 fois par semaine. Depuis le mois de janvier, nous nous entraînons en moyenne 5 à 6 fois par semaine, avec certains week-ends « choc » durant lesquels nous pouvons être amenés à faire plus de 100 km comme nous avons pu le faire à Arcachon au début du mois de février. Nous avons également dû apprendre à courir avec un sac chargé pour habituer notre corps à ces kilos supplémentaires. La préparation ne se limite pas à une préparation physique. Nous avons également passé beaucoup de temps à échanger sur le matériel adapté que nous allons apporter, et sur la constitution de nos menus avec le meilleur apport calorique et énergétique.
L.S. : Oui, des soirées entières sur un vélo elliptique devant Netflix, et 30 minutes de yoga 5 jours par semaine. J'ai travaillé mon endurance en courant deux marathons, et un ultra-trail de 58 km le long des plages anglaises. En 2018, j'ai également couru 215 km en 5 jours pour me préparer à l'événement. J'aime beaucoup les activités outdoor et je suis une férue de course en montagne.
L.H. : Aucune. Je ne fais aucun régime, aucune restriction, aucun calcul, pas de fichier Excel, pas de suivi des performances. Un short, un t-shirt, des chaussures : je cours au feeling les 6 derniers mois qui précèdent le départ, en accélérant la cadence au fur et à mesure, et avec sur la fin quelques sorties longues (entre 3 et 4h) avec un sac de 5 kg pour m'habituer au sac de 10 kg qui nous attend.
- À quoi penserez-vous sur la ligne d'arrivée ?
T.C. : Nous n'en sommes pas là (rires). Il faudra déjà boucler les 250 km de course. Si tout se passe bien, nous franchirons la ligne d'arrivée le 12 avril prochain, après un dernier « petit » marathon et nous verrons bien le moment venu. Après de tels efforts, nous sommes toujours surpris de voir comment réagissent notre corps et notre esprit. Dans tous les cas, il y aura des pleurs je pense. De joie ou de douleur, on en reparle le 16 avril !
L.S. : Prendre une douche et un bon verre de vin !
L.H. : « Ouf ! »